Une dégustation de vin doit d’abord être source de plaisir. On part à la recherche d’une émotion, d’une saveur qui éveillera tous nos sens. Si vous n’appréciez pas un vin, cela ne signifie pas qu’il est mauvais, mais que son caractère ne correspond pas au plaisir que vous recherchez. Alors, pour être sûr de dévoiler tous les secrets d’un vin, voyons ensemble comment réussir sa dégustation.
Bien préparer sa dégustation.
Pour cerner tout le caractère de votre vin, il faut réaliser la dégustation dans des conditions optimales. Tout d’abord, il ne faut pas altérer votre goût, on évite le café, le tabac, ou certains fromages au goût trop prononcé . On choisit une pièce bien éclairée où il n’y a pas d’odeurs persistantes. Idéalement, on s’installe directement sous la lumière, au-dessus d’une surface blanche.
L’importance du verre
Le choix du verre est primordial pour réussir sa dégustation. Les verres universels seront les plus appropriés quelle que soit la couleur du vin. Pour rendre le verre le plus neutre possible, pensez à le nettoyer correctement, avec par exemple un torchon en microfibres pour éviter d’imprégner le verre d’une odeur inappropriée. N’hésitez pas également à l’aviner. Cette technique consiste à rincer le verre avec un peu de vin et éviter qu’il soit « pollué » par une odeur.
Ensuite, remplissez le verre jusqu’au point le plus évasé, de sorte à aérer au mieux le vin. Enfin, toujours tenir le verre par la tige du pied pour ne pas réchauffer le nectar. Ça y est, vous êtes prêts, vous pouvez commencer.
Découvrir le vin, un plaisir pour les yeux
Une fois versé, on observe le vin. Cette phase permet de se faire une première idée sur ses principaux traits de caractère. Inclinez le verre légèrement et observez les mouvements du liquide. Si les gouttes forment des larmes qui redescendent lentement sur la paroi du verre, c’est que votre vin possède de la rondeur et un degré d’alcool plutôt élevé. Dans le cas contraire, vous buvez un vin vif.
Ce premier contact visuel aide à identifier :
- La limpidité : on s’assure qu’il n’y a pas de défaut ou de particules.
- L’acidité : on oppose ici l’aspect cristallin et brillant du vin à un côté plus terne et mat. Dans le premier, la larme glisse rapidement sur la paroi et l’on sait qu’on a affaire à un vin assez acide. Dans le cas contraire, il s’agira d’un vin assez gras avec pas mal de rondeurs.
- La robe : la couleur du jus, vous donnera une indication sur l’âge du vin et pour les plus avisés, sur ses origines.
Pour le vin rouge, plus il est évolué, plus la couleur s’assombrit. Un vin jeune aura des nuances violettes quand un vin plus mûr tirera sur le brique, voire le brun. Mais attention, la robe ne trahit pas seulement l’âge du vin, elle donne aussi des indices sur sa région d’origine et son cépage. Un syrah aura, par exemple, toujours une couleur violacée quand un pinot noir proposera des reflets rubis.
S’imprégner de tous les arômes du vin.
La deuxième étape se joue avec le nez. Cette découverte olfactive s’effectue en deux temps.
Pour la première inspiration, on hume le vin sans avoir remué le verre. On cherche alors une tendance sans essayer de détecter tous les arômes. Néanmoins, si vous identifiez déjà un arôme, on dira du vin qu’il est ouvert. Ensuite, on remue le verre pour faire exploser tous les arômes.
Approfondir la découverte des arômes du vin
La dégustation devient alors une chasse au trésor. On tente de se faire une idée précise de chaque parfum qui habite votre vin. Parmi les grandes familles d’arômes, on retient les notes fruitées, végétales, épicées, boisées ou encore florales. À ce moment de la dégustation, si l’intensité des arômes est beaucoup plus importante qu’à la première inspiration, vous pouvez vous lancer dans l’art de carafer. En revanche, si la différence entre les deux séquences est faible, c’est que le vin est à maturité et il est inutile de le mettre en carafe.
Savourer le vin
Maintenant, il est temps de goûter le vin. Enfin ! Prenez une petite gorgée en entrouvrant les lèvres pour aspirer un petit peu d’air que vous expirerez par le nez. À l’attaque, comme on l’appelle en œnologie, on voit si la mise en bouche est faible ou franche.
Noyer sa bouche de vin
En milieu de bouche, c’est là qu’on analyse la texture et la saveur du vin. On le fait tourner dans la bouche afin de stimuler les papilles gustatives présentes sur toutes les parties de la langue. En fonction de l’identité de votre vin, vous soulèverez ses notes acides, sucrées ou l’amertume qui s’en dégage.
Le rôle des Tanins
Les tanins sont présents dans la rafle, les pépins et la peau du raisin. Plus la peau est épaisse, plus le vin sera tannique. C’est le cas des syrahs ou du cabernet. Ce sont eux qui vont donner au vin son corps et qui détermineront le potentiel de garde.
Les caudalies, signe de noblesse du vin.
Pour finir la dégustation, libre à vous d’avaler ou de recracher. À cet instant, on analyse la longueur en bouche, c’est-à-dire le nombre de secondes (appelées caudalie) où le goût du vin reste présent en bouche. À partir de 8 caudalies, on parle d’un vin de qualité. À noter que les plus grands millésimes peuvent atteindre les 20 caudalies.
Voilà, vous connaissez les secrets d’une bonne dégustation. Mais pour devenir un expert, il faut de l’entraînement. N’hésitez donc pas à multiplier les dégustations pour affiner vos goûts. Et surtout, notez dans un carnet chaque sensation ressentie. Et avec le temps, ce carnet ressemblera à un recueil de poésie, rempli de vin et d’amour.
Voici un récapitulatif en vidéo pour les plus curieux :